YAIR BARELLI Titre de l’instant

Le spectacle va commencer et nous nous sentions comme de petites gouttes qui s’approchaient, curieuses de ce qu’elles allaient découvrir à l’intérieur de la salle qui parle. Nous avancions,

CLOK CLOK CLOK,

nous entrions dans l’ombre pour rejoindre les premières entrées. On nous attribue un statut, une idée, un concept et ceci nous rapproche déjà. Le lien que Yair Barelli veut créer entre nous opère.

La lumière est sur nous et saute parfois sur la scène. La petite masse que nous formons une fois réunis, tous investis et au même niveau, comprend qu’elle va jouer un rôle et quel rôle! C’est une invitation que Yair nous fait, celle de laisser agir notre créativité, notre curiosité ainsi que notre confiance et liberté.

 

Hésitations, et questionnements que les rôles s’inversent, l’on se demande pourquoi l’artiste n’est pas là physiquement, puis le temps passe, il passe même très vite et cette idée nous échappe, tant nous sommes absorbés par ce manège.

Nous devenons maitre de la représentation que nous sommes venus voir, ou presque. Ce n’est pas seulement la vue qui est suscitée mais notre être entier si nous voulons bien nous laisser porter.

Ce qui est génial, c’est le lien étonnant entre Yair et ses spectateurs; la dépendance qui se crée des deux côtés. L’artiste devient même spectateur de ses performeurs éphémères.

Une ambiance rare et agréable se trouve dans la salle. Comme de petites gouttes, nous communiquons les unes avec les autres lorsque nous nous rapprochons, et de ce fait, avançons ensemble.

Chacune est partagée entre appréhension et impatience du moment à venir mais le résultat n’est pas décevant.

Angèle L.